amoureux de Montséguramoureux de Montségur
©amoureux de Montségur|Stephane Meurisse

Au coeur de la légende

Montségur, le mythe parfait

La vérité historique de Montségur, de la religion cathare, du siège et du bûcher qui consuma les Parfaits qui refusèrent d’abjurer leur hérésie est attestée. Bien que l’on sache que la forteresse qui domine le pog n’existait pas lors de la croisade contre les Albigeois, c’est sur ce promontoire rocheux escarpé alors occupé par un castrum (village fortifié), que bon nombre de cathares trouvèrent leur dernier refuge… Le site fait encore l’objet de controverses et de recherches, mais l’histoire cathare reste bien vivante et marque notre identité.  Ces femmes et ces hommes, dissidents chrétiens, héroïques dans leur résistance, ce siège et ce bûcher funestes, la remise en question du pouvoir et de la religion établis continuent de faire rêver. Le pog de Montségur nourrit tout un imaginaire et alimente la légende cathare : il attire les esprits en quête d’absolu, de mystère et de merveilleux. Sa haute silhouette cristallise aujourd’hui plus que jamais mythes, légendes, fantasmes et superstitions et inspire des auteurs et des créateurs.

Un trésor

On le cherche encore !

Entre la reddition de la place forte de Montségur et l’exécution des hommes et des femmes qui s’y étaient réfugiés, il s’écoula 15 jours de trêve. Au cours de ces 15 jours, quelques personnes purent partir. La légende veut qu’ils partirent avec le trésor cathare. Et nombreux sont ceux qui s’interrogent encore aujourd’hui sur ce trésor.

Un pactole en monnaie sonnante et trébuchante ? Les « bons hommes » et « bonnes femmes » se dépouillaient de leurs richesses et possessions, mais il fallait bien faire vivre la communauté. Ce serait donc peut être ce trésor pécuniaire qui partit avec les rescapés.

D’autres légendes parlent d’un trésor spirituel. Elles se nourrissent des thèses d’Otto Rahn, archéologue allemand, qui font référence à Parzival, de Wolfram von Eschenbach, et à un lieu appelé “Montsalvat” où serait gardé le Graal. De Montsalvat au Mont sûr (Montségur en occitan), il n’y a qu’un pas. Sur cette base, des fouilles furent menées sur place, par l’Institut nazi l’Ahnenerbe (fondé par Himmler en 1939).  Il ne manquait plus qu’Indiana Jones !

D’autres relient le trésor cathare aux derniers Templiers ou à Rennes-le-Château pour la plus grande joie les chercheurs de trésor. Mais à ce jour, ni pièces d’or, ni bijoux, ni parchemins n’ont été trouvés !

Une dame blanche

Un fantôme à Montségur

A chaque chateau, sa dame blanche ! Dame Esclarmonde (clarté du monde) hanterait les remparts de la citadelle, les soirs d’orage.

Deux candidates possibles seraient susceptibles de promener leur blanche silhouette dans la citadelle :

  • Esclarmonde de Foix : elle se tourna vers l’Église cathare et reçut le consolament en 1204. Elle fut une ardente promotrice du catharisme et vivait à Pamiers.
  • Esclarmonde de Péreille, fille du seigneur  Raymond de Péreille, seigneur du château de Montségur. Née après 1224, elle périt le 16 mars 1244 sur le bûcher de Montségur en tant que femme cathare.

La dame blanche de Montségur pleurerait les Cathares, victimes de la croisade albigeoise et préviendrait ainsi les habitants de Montségur qu’un malheur se prépare.

 

Un temple du soleil

Mystère des bâtisseurs

C’est au XIX siècle que nait la légende occulte de Montségur, en particulier avec l’œuvre de Napoléon Peyrat qui avance trois thèses qui séduisirent nombre d’amateurs de mystères ésotériques.

  • un « château sanctuaire »,
  • un réseau de souterrains dans lequel les Cathares se seraient retranchés,
  • un prodigieux trésor, théoriquement mis à l’abri dans ces cavités.

Bien d’autres alimenteront la légende loin de la réalité historique, et feront de Montségur et sa citadelle, la cible des chercheurs de trésor : Josephin Péladan, le roman Montsalvat de Pierre-Barthélémy Gheusi, l’allemand Otto Rahn, Antonin Gadal… A la fin des années 1940, Déodat Roché fonde le mouvement du « néo-catharisme ». En 1950, il fonde la « Société du souvenir et des études cathares » et relance l’intérêt pour l’étude de cette époque et pour la compréhension de la spiritualité des cathares. A la même époque, Fernand Niel en fera un temple du soleil.

Il est vrai que, lors du solstice d’été, un rayon d’or traverse les deux archères de la salle basse et semble couper le chateau en deux. Bien que cela soit assez commun car le soleil était un repère pour les bâtisseurs qui s’en servaient dans leurs constructions, le spectacle n’en est pas moins magnifique. Et il contribue à enflammer les esprits imaginatifs.

 

Montségur inspire !

De l'Histoire aux histoires

Montségur fait aujourd’hui encore l’objet de recherches historiques. Nombres d’historiens se sont passionnés autour du site et de l’histoire cathare, devenue un marqueur de l’identité occitane. Michel Roquebert (historien et journaliste) avec Jean Duvernoy (historien médiviste) ont tenté de reconstituer la réalité historique, de retracer l’aventure cathare et la croisade albigeoise dans leur recherches et leurs ouvrages. Avant eux, René Nelli (ethnologue, poète, historien carcassonais) avec l’historienne Anne Brenon ont créé le Centre d’études Cathares, dans une démarche scientifique, afin de faire la part entre faits historique et légendes.

Aujourd’hui encore, les débats universitaires ne sont pas éteints sur l’invention des Cathares (Alessia Trivellone et Julien Théry). Mais loin des débats historiques, les Cathares et le pog de Montségur fascinent et d’inspirent auteurs et artistes. Encore aujourd’hui, de nombreuses oeuvres artistiques et/ou romanesques puisent leurs sources à Montségur et entretiennent le mythe. Entre grande Histoire et légende, à chacun de faire le tri. Au final, il reste toujours une part de mystère pour nourrir l’imaginaire.

Livres et romans
  • 2022 :  Gilles Legardinier, Le secret de la cité sans soleil
  • 2019 : Giacometti-Ravenne, Le Triomphe des ténèbres,
  • 2012 : Jean d’Aillon, Montségur 120119
  • 2007 : Kate Moss, LabyrintheKate Moss (raduit en 35 langues, il remporte un immense succès et inspirera la série des frères Scott).
  • 1999 : Michel Peyramaure, La Passion cathare,
  • 1996 : Gérard Bavoux, Le Porteur de lumière,
  • 1991-95 :  Peter Berling, Les enfants du Graal de Peter Berling (3 tomes)
  • 1924 : Antoine, Pierre, Marie, duc de Lévis Mirepoix, Montségur,

A la télévision
  • 2012 : Labyrinthe (deux épisodes de 80 minutes) fait vivre la légende de Montségur, des Cathares et du Graal sous la caméra de Ridley et Tony Scott.

  • 1966 : Les Cathares : téléfilm français en deux épisodes réalisés par Stellio Lorenzi. Dernier téléfilm de la série La caméra explore le temps (Stellio Lorenzi, André Castelot et Alain Decaux).
En chanson
  • 2003 : Iron Maiden chante Montségur sur l’album Dance of Death
  • 2003 : Maxime Aulio compose un poème symphonique pour trombone solo et orchestre d’harmonie, intitulé Montségur, la Tragédie Cathare.
  • 1996 : Era publie son premier album Era dont Rythm Cathar. Le clip de Amemo est tourné à Montségur.
  • 1975 : Claude Nougaro – Gloria  – Album Femmes et Famines
  • 1970 :  Claude Marti, chanteur occitan, Montségur

Autour de Montségur

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