Tisser l'histoire

Le textile en Pyrénées cathares

Lors de votre passage en Pyrénées cathares, vous remarquerez à Lavelanet, à Montferrier ou à Laroque d’Olmes, de grands bâtiments aux toitures en dents de scie, parfois ponctués par de grandes cheminées. Ce sont des usines de textile, employant chacune des centaines de personnes, héritières du savoir faire ancestral du travail de la laine, qui ont fait du Pays d’Olmes, le premier centre français de laine cardée.

De fil

en aiguille

A la fin du Moyen Age, l’activité industrielle du textile se généralise dans tout le territoire français. En Ariège, ce sont surtout les villes de Foix et de Laroque d’Olmes qui produisent des draps de laine. Puis, une période de sommeil s’installe dans le pays d’Olmes au profit de l’Aude qui développe ce secteur.

Au début du XIXème siècle, les débuts de la mécanisation font évoluer la situation et permettent l’installation d’industriels du textile à Laroque d’Olmes et Lavelanet. A cette époque, l’industrie textile se développe en Pays d’Olmes mais reste encore dans l’ombre des grands centres du nord de la France.

Au début du XXème siècle, les entrepreneurs locaux se spécialisent dans la production de tissus de laine cardée (laine démêlée débarrassée de ces impuretés). Toute cette filière se développe autour de Lavelanet avec des filatures de laine, de l’effilochage, du tissage et de l’industrie des apprêts.

La présence de cours d’eau facilite l’installation des usines et des établissements fleurissent principalement le long du Touyre depuis Montferrier jusqu’à Laroque d’Olmes. L’eau est déterminante pour l’industrie, elle assure le fonctionnement des machines avec l’énergie motrice et permet le lavage des laines, la teinture et une partie des apprêts.

Un savoir faire

haute couture

Après la fin de la seconde Guerre Mondiale, alors que l’industrie du textile s’effondre dans le Nord de la France, elle se dynamise autour de Lavelanet. Ce succès repose sur l’association des grandes entreprises à une multitude de petits artisans travaillant à dans les villes et villages du Pays d’Olmes. Ce territoire devient ainsi le premier centre français de laine cardée.

L’industrie se modernise au fur et à mesure des évolutions techniques et des évolutions de la mode. Elle produit des tissus pour le prêt à porter, pour l’industrie automobile et pour l’ameublement, diversifiant constamment ses débouchés et utilisant les matières synthétiques comme le nylon ou le polyester. L’excellence de la qualité de la production est également plébiscitée par des maisons de haute couture qui achètent des tissus réalisés sur mesure !

Mais le choc pétrolier de 1973 puis la féroce concurrence mondiale amorce le déclin de cette activité. Le pays est frappé par la crise sociale et identitaire.

Aujourd’hui, des usines textiles fonctionnent encore et produisent des tissus toujours unanimement reconnus pour leur qualité. Le pays a pansé ses plaies, il a développé d’autres savoirs faire et diversifié ses activités mais reste fier de partager cette riche page de son histoire.